3- Qui se cache désormais derrière ces œuvres ?
Après les nombreuses guerres et polémiques entre 1969 et 1998, les nouveaux artistes de rue du Northern Ireland ont décidé de donner un nouveau visage à la ville.
Glen Molloy, un ancien DJ au chômage et désormais artiste, considéré comme le Banksy de Belfast en référence à l’artiste britannique, explique : « Je me suis dit qu’il fallait faire en sorte que la ville change complètement de visage, que ce soit différent de ce à quoi elle ressemblait pendant la guerre, quelque chose de brillant, de plus joyeux auquel les gens pourraient s’identifier plutôt que se sentir agressés. » Vous pouvez retrouver aujourd’hui encore à Belfast ses nombreux portraits réalistes comme ceux de George Michael et de Prince, vecteurs d’inspiration pour les musiciens en herbe et de souvenirs pour les habitants de la ville.
Si la plupart des artistes se prétendent apolitiques, leurs peintures ne sont pas dénuées de messages comme celles d’Adam Turkington, un créateur et organisateur de festivals de street art à Belfast : « C’est un peu le bordel, il y a beaucoup de colères sous-jacentes ici, beaucoup de gens qui sont contre les dirigeants et qui l’expriment à travers le street art ». De l’art, certes, mais aussi et surtout l’appropriation du paysage urbain pour témoigner son avis sur un sujet de société et susciter la curiosité et le questionnement des visiteurs.